L'église Saint-Georges |
Elle est située rue de l'église et rue
Victor-Duruy. Elle est en calcaire et pierre de taille, avec couverture
de tuiles plates et d'ardoise, et est constituée de trois vaisseaux
en voûtes d'ogives et voûtes en berceau plein cintre. Des représentations
de coquilles Saint-Jacques rappellent que Villeneuve était situé sur
un des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Dès le début du IXe siècle (vers 820) le polyptique d'Irminon cite l'église
de Villeneuve, en précisant qu'il y avait dans le village d'alors une
église "bien bâtie" (hu, hu !). Les plus anciennes parties de l'église actuelle
dateraient de la seconde moitié du XIIe siècle ou du premier tiers du
XIIIe siècle : il s'agit des piliers de la première travée du choeur
et ceux des trois dernières travées de la nef. Le choeur lui-même leur
serait contemporain ou antérieur de peu. Le bâtiment fut agrandi vers le milieu du XVIe siècle
(1530-1550). En 1549 on agrémenta la façade d'un portail à trois portes,
et les premières travées de la nef, ses bas-côtés et ses deux chapelles
furent remaniés. En 1589 l'église fut profanée par l'effusion de sang
de deux habitants et on la bénit à nouveau le 15 août de la même année.
Une galerie de style gothique ornait le choeur, mais elle disparut avant
1750 (voir la visite de l'abbé Lebeuf, mais je n'ai pas les références
du texte, avis aux amateurs). Quant à la partie supérieure du clocher,
elle date peut-être du XVIIe siècle... Au-dessus du portail on peut
voir trois niches et deux autres sur les côtés. Elles étaient encore
occupées au XVIIe siècle par la Vierge entourée de saint Simon et saint
Jude, et par les apôtres Pierre et Paul pour les niches du dessous.
Toutes furent brisées durant la Révolution.
Les débris des deux dernières sculptures se trouveraient dans les fondations
de la maison au 4, rue de Crosne. Sur la corniche au-dessus de la rosace
se trouvait un saint Georges terrassant le dragon, qui avait lui-même
remplacé une croix en fer. Des armoiries étaient aussi peintes sur la
façade : les armes de France et celles du cardinal de Tournon, abbé
de Saint-Germain-des-Prés et seigneur
de Villeneuve. On restaura le tout vers 1821. A cette époque (1822) on
refit le choeur et les voûtes des bas-côtés. La voûte ogivale originale
fut démolie et remplacée par une voûte en plein cintre en plâtre (initiative
discutable !). Le choeur et les deux chapelles latérales connurent le
même sort. Les matériaux provenant de la démolition des voûtes et des
murs servirent à construire les maisons en fond de cour des 100 et 102,
rue de Paris, au coin de la rue de la Marne.
La forme pentagonale de l'abside actuelle date de 1868, quand l'architecte
Laroche reconstruisit le choeur, les deux chapelles qui le flanquent,
et les bas-côtés (mais dans ce cas, quid des restaurations de 1821-1822
? Ce qui semble sûr, c'est qu'avant ces travaux, l'abside avait une
forme carrée). En 1889 on supprima le choeur (!?) et on relégua les
stalles derrière le maître-autel, qui fut lui-même déplacé. D'autres
travaux eurent également lieu en 1905 et 1911. Tout cela n'est pas très
clair et les auteurs semblent se contredire. Quant au mobilier, il existe un retable avec une représentation
de l'Adoration des Mages, qui fut caché pendant la Révolution.
A la reprise du culte au début du XIXe siècle Pierre-Louis Bocquet,
peintre d'histoire, décorateur de l'Opéra et membre de l'Académie de
Peinture, habitait une dépendance du château de la Chevrette.
Pour remplacer le tableau perdu, il offrit une peinture de David représentant
le Génie de la Liberté. Il modifia ce nouveau tableau en y rajoutant
des attributs religieux. Mais en 1832 cette oeuvre avait déjà été détériorée
par l'humidité et c'est alors qu'on retrouva dans un débarras la fameuse
Adoration des Mages. On la rentoila et on la reconnut comme étant une
oeuvre du peintre Oudry (1668-1755). Beaucoup de personnes furent également enterrées dans
l'église. On en compte par exemple 157 de 1607 à 1775. A noter enfin
que l'église a été inscrite comme monument historique le 16 juillet
1925. |