Le château de Beauregard, chef-d'oeuvre en péril...

BEAUREGARD VERS 1900

Entrée du parc Façade du château Façade du château Façade et statue de Duruy

Allée du parc Vue du parc

BEAUREGARD EN L'AN 2003

Beauregard en 2003 Beauregard en 2003 .Beauregard en 2003 Beauregard en 2003

Beauregard en 2003 Beauregard en 2003 Beauregard en 2003 Beauregard en 2003

 

 

Le plus fameux (et le plus délabré ?) des édifices de Villeneuve se situe avenue Rey. Beauregard, c'était autrefois un beau domaine, qui ne fut morcelé qu'en 1882. Il comprenait le périmètre compris approximativement entre la rue Henri-Janin, la ruelle du Parc, la rue de Bellevue, la rue Garibaldi, la rue Gambetta et la ruelle des Bretons (certaines de ces rues portent sans doute des noms différents aujourd'hui, mais mes informations datent un peu).

L'entrée principale du domaine se trouvait au "carrefour des Lions", où deux pavillons symétriques flanquaient une grille. Tant qu'il est encore debout, le château lui-même est constitué d'un rez-de-chaussée et de deux étages carrés surmontés d'un étage de comble. La couverture (toit à longs pans brisés et toit brisé en pavillon) est en zinc et en ardoises. Le tout est précédé d'un perron avec escalier double, qui a beaucoup souffert. Avant d'être une ruine le château a abrité l'hôtel de ville de 1896 à 1911. Il a ensuite été une maison de retraite, puis a été laissé à l'abandon.

Voici maintenant une liste non exhaustive, quoiqu'un peu fastidieuse, des différents propriétaires du château : le premier possesseur identifié est Nicolas Colbert de Vandières, le père du fameux Colbert, avant 1640. Il achèta Beauregard tandis que son cousin Jean Bachelier achetait Bellevue. Les deux compères comptaient y établir leurs résidences d'été. En 1641 le nouveau propriétaire obtint du prieur de Saint-Germain-des-Prés l'autorisation d'enclore les terrains qu'il venait d'acheter. Il s'engaga en même temps à canaliser les eaux de sources, ce qui conduisit à la création de la première fontaine publique de la ville. Ce premier châtelain identifié mourut en 1662.

Viennent ensuite :

Jean Delpy, procureur en la cour du Parlement de Paris, propriétaire vers 1676.

Guillaume Egon, comte de Furstenberg (propriétaire jusqu'en 1704, date de sa mort). Amateur de musique, il fit donner un ballet devant Monseigneur le Dauphin, fils de Louis XIV, le 1er septembre 1692. Les paroles de cette oeuvre étaient de Bonzy et la musique de Colasse. Le sieur Egon fit également établir la fontaine dite "des Bretons" afin de répondre à une demande du curé, qui se plaignait que ses ouailles manquaient d'eau pendant les hivers rigoureux.

Claude Le Pelletier, conseiller au Parlement, président de Chambre et Prévôt des marchands de Paris, contrôleur des Finances. Il séjourna peu à Beauregard, certainement pendant qu'il faisait restaurer sa résidence de Villeneuve-le-Roi, dans laquelle il mourut d'ailleurs en 1711.

Jean-Baptiste Breget, Trésorier général des ordres de Saint-Lazare et de Notre-Dame-du-Mont-Carmel.

Michel Jourdan, ancien capitoul de Toulouse, puis sa veuve (vers 1742).

Les Couvret de Beauregard, trésoriers des duchés d'Orléans et de Valois.

Charles-Louis d'Argouges, chevalier, marquis de Rosnes, baron d'Aneberg du Favoul et de Barignon, vicomte du Meslen (propriétaire en 1784).

Chesnel de la Rossière (vers 1786), homme d'affaires du précédent, ancien avocat du parlement de Rouen, mort en 1814. Son beau-frère, Alexandre Rey, ancien capitaine de cavalerie et chevalier de Saint-Louis, habitait aussi le château, où il mourut.

Beauregard fut ensuite loué par la Rossière à l'ancien conventionnel Vernier. Ce dernier fit éditer une petite lettre de son cru louant le site du château (des extraits en ont été publiés dans l'ouvrage de M. Javel).

Vint ensuite le fils de la Rossière, maire de Villeneuve. Malheureux en affaires, il dut morceller le domaine, en commençant par la ferme et les terres en dépendant, qui se situaient à l'emplacement du fort.

Tranchand, négociant et maire du IVe arrondissement de Paris, acquit le château en 1827. Il le fit reconstruire, après démolition du bâtiment précédent, qui datait du XVIIe siècle ou du début du XVIIIe siècle. Le parc du château était alors constitué de terrasses aménagées, d'un cabinet de verdure, de bassins, d'un jardin anglais, d'un verger, etc. Il y avait même une ferme et une tuilerie. Le paysagiste Vergnaud fut alors chargé de créer un parc romantique. Les terrasses du parc furent nivelées et des arbres séculaires arrachés. Furent néanmoins épargnées l'allée d'entrée et la rivière anglaise à gauche de l'église.

Tavernier, négociant en soieries, gendre du précédent, hérita du château, mais ne le garda que quelques années.

MM. Reboule et Rota, qui voulurent en faire une maison de santé. Projet qui demeura sans suite.

La comtesse Hanska l'acheta en 1856, avant de décéder en 1882, ce qui lui permit quand même d'en profiter quelques temps.

Dumoret, joaillier de son état, acheta et morcela la propriété. Mais une grande partie du parc se situait dans la zone de servitude militaire du fort, et on ne put la lotir.

En 1894 la Ville acheta le château et y installa l'hôtel de ville en 1896. Il y demeura jusqu'en 1911. Le perron et le campanile actuels furent alors ajoutés (il n'en reste plus grand chose !). Le château devint ensuite une maison de retraite, avant d'être définitivement fermé. A noter que seul le site du parc est inscrit au titre des monuments historiques, depuis le 31 juillet 1945.

 


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