Le château de Bellevue

Cette demeure de notable était autrefois la résidence d'été de Jean Bachelier, premier propriétaire connu. Ce dernier fit d'ailleurs construire une chapelle qui subsistera jusqu'au début du XIXe siècle. Son neveu Claude Bachelier, seigneur des Marlets, lui succèda en 1688. Vinrent ensuite notamment :

Mme Poura, de 1745 à 1756.

le fameux Joseph Dupleix de Bacquencourt, fermier général et gouverneur des établissements français dans l'Inde de 1741 à 1754. Il achèta le domaine en 1756.

Louis-Jules Mancini Mazarini, descendant de Mazarin, né à Paris en 1716. Académicien, ambassadeur à Rome, à Berlin et à Londres, et ministre d'Etat sous Necker, il fut incarcéré en 1793, et mourut en 1798.

Casanova, le peintre de batailles, pas l'autre, fit construire à l'extrémité de la terrasse, en bordure de la route de Crosne, une galerie qui lui servait d'atelier.

Le baron de Walkenaer, mort en 1858, après avoir installé dans le château une bibliothèque de 13000 volumes.

Grandmange, ancien officier, qui agrandit le domaine.

Lorimey, qui vendit le domaine en 1908 à une société qui le morcela. Ce fut le véritable début du développement de Villeneuve vers le sud. Ensuite la Ville racheta le tout en 1914 et y installa un groupe scolaire, sous la direction de l'architecte Georges Navette, puis divers services (bibliothèque, justice de paix, perception). On transforma une partie du jardin bordant la route de Crosne en square "Dupleix", du nom du prestigieux ancien propriétaire.

De nos jours, le château est notamment loué pour diverses réceptions. Avis aux amateurs. Il reste peu de choses "anciennes" à Bellevue : un remploi de garde-corps en fer forgé serait le seul vestige du XVIIe siècle. Le reste a été profondément remanié au XIXe siècle, époque à laquelle la demeure a peut-être été doublée en profondeur. Il reste un corps de bâtiment qui présente sur cour un toit à longs pans et croupes brisées, et sur le jardin un toit à longs pans et croupes. Ardoise et zinc couvrent le tout. Il y a un étage en sous-sol, un soubassement, un premier étage et des combles.

A noter que Francis Martin avait découvert des silex taillés près de ce château, preuve d'une occupation humaine depuis des temps reculés.