Le château de Belleplace

Belleplace en 2003

A l'origine de ce domaine on trouve deux propriétés distinctes : la première fut érigée en fief noble le 21 mars 1587, sous la dénomination de " Belleplace ", par le cardinal de Bourbon, archevêque de Rouen, abbé commendataire de Saint-Germain-des-Prés, seigneur de Villeneuve. Un certain Louis de Haulquet était le bénéficiaire de cette grâce. Un acte de 1603 nous apprend qu'à cette époque les propriétaires de Belleplace possédaient également le fief des pressoirs banaux. Vinrent ensuite Jacques Hotman, conseiller du roi et trésorier de l'extraordinaire de ses guerres en Bourgogne, Anne Petau (sour d'Alexandre Petau, propriétaire de La Grille, elle mourut en 1671), Nicolas Melliand, neveu de la précédente, Jacques Ledoubre (dès 1672), un marchand drapier, puis Claude-Gédéon Dumetz, chevalier et seigneur de Montifault et autres lieux, conseiller du roi, président en la Chambre des Comptes, suivi de Marie-Catherine d'Aguesseau, comtesse de Saulx-Tavannes (en 1717), et enfin de Louis-Philippe Morand, dernier propriétaire avant 1752.

La seconde propriété se nommait "La Grille". Située entre l'Yerres et Belleplace, elle fut réunie à ce dernier domaine en 1752. En 1500 La Grille appartenait à Robert Belle, conseiller au Châtelet de Paris. Elle resta d'ailleurs dans sa famille jusqu'aux alentours de 1645. A cette date La Grille passa à Alexandre Petau (voir plus haut), conseiller au Parlement, qui agrandit le domaine. A sa mort, en 1672, le domaine fut vendu à Antoine Portail, conseiller au Parlement, qui le revendit dès 1684 à Jacques II Gabriel, architecte des Bâtiments du roi. C'était l'architecte du Pont-Royal et du château de Choisy-le-Roi (avec Mansart). A sa mort, en 1687, Jean Troisdame, bourgeois de Paris, racheta la propriété, où se succédèrent les Montforan et les marquis d'Esquelbecq. C'est en 1752 que Philippe Morand, avocat au Parlement, acquit donc La Grille et la réunit à Belleplace. Les propriétaires suivants furent Charles-Louis Morand, avocat au parlement de Paris (en 1757), Anne-Marie et Anne-Louis Morand (en 1763), Louis Toussaint-Maurice (en 1807), Denis Placide Bouriat (1810), et enfin M. et Mme Duplan, les ultimes propriétaires.

Une importante partie du parc et du potager disparurent avec la route nationale et la voie de chemin de fer (établie en 1847). Le parc et la prairie voisine du Blandin furent lotis en 1918-1919, ce qui accentua le développement de Villeneuve vers le sud, déjà amorcé avec le lotissement de Bellevue en 1908. Si l'on connaît bien l'histoire de Belleplace, c'est grâce au sieur Bouriat, qui réunit les titres de propriété de son domaine en un volume, en 1867. C'est actuellement une propriété privée.

Les bâtiments subsistants dateraient du XVIIe siècle, et ont été divisés en maisons individuelles. Le château est composé d'un rez-de-chaussée surélevé, d'un étage carré et d'un étage de comble, le tout surmonté d'un toit à longs pans brisés, fait d'ardoises. Il reste également des communs qui dateraient du XIXe siècle. On notera que la maison du 10, impasse Saint-Georges est sans doute l'unique vestige du domaine de La Grille. Transformée en immeuble, elle possède encore un escalier datant de la fin du XVIIe siècle ou du début du XVIIIe siècle. Elle était complétée par un jardin d'agrément, qui a disparu lors de l'installation de la voie ferrée, en même temps qu'une partie de l'édifice lui-même. Elle fut ensuite réaménagée, avec probablement l'ajout du portique de la façade arrière et du belvédère sur le toit transformé en terrasse. Elle est actuellement haute de 2 étages.

 


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